27 nov. 2013

Retraite, l'impact des mesures



Par 
Faible en apparence (+ 0,15 point en 2014, 0,20 en 2015, 0,25 en 2016 et 0,30 en 2017), la hausse des cotisations retraite est douloureuse pour le portefeuille des salariés les plus modestes quand on l'ajoute aux précédentes augmentations. "J'ai le cas d'un salarié dont le salaire brut (2 000 euros) n'a pas bougé depuis 2009. En trois ans, il a déjà perdu 7 % de revenu. Son salaire net est tombé de 1 626 à 1 515 euros. Si on y ajoute l'inflation, c'est 15 % de pouvoir d'achat qui s'est envolé", constate Emmanuel Grimaud, président de Maximis Retraite. Et ce n'est pas fini. Pour un salarié gagnant 3 000 euros par mois, la hausse de 0,30 % des cotisations se traduira par un prélèvement de 204 euros en 2017, selon les calculs de Novelvy Retraite.
- Moins de pension : Le report de l'indexation d'avril à octobre des pensions du régime de base - autre mesure forte du projet de loi - entraînera un manque à gagner de 100 E pour un retraité percevant 3 000 euros de retraite, si on suppose une inflation de 1,3 %, toujours selon Novelvy Retraite.
- Davantage de trimestres : Pour faire passer la pilule, le gouvernement va faciliter l'obtention de trimestres nécessaires pour partir à la retraite plus tôt et avec une pension à taux plein. "Désormais, il suffira d'avoir gagné 1 414 euros au lieu de 1 886 euros pour comptabiliser un trimestre", explique Emmanuel Grimaud.
Les jeunes qui auront passé des années sur les bancs d'écoles ou de l'université bénéficieraient également d'une aide pour pouvoir racheter des trimestres. Sur les douze autorisés, quatre seraient subventionnés à raison de 1 000 euros par trimestre racheté. "Le dispositif sera d'autant plus intéressant que le rachat interviendra tôt. Avec ce bonus, acheter un trimestre à 22 ans coûtera moins de 100 euros. Autant dire que c'est cadeau. À 31 ans, entre 500 et 1 000 euros. Les jeunes en auront-ils l'envie et surtout les moyens ? Il n'est d'ailleurs pas certain qu'ils y aient intérêt", continue Emmanuel Grimaud.