5 juil. 2011

DOSSIER Fin de la retraite à 60 ans : tout ce qui change pour vous


Ce 1er juillet, c'est la fin de la retraite à 60 ans. Tout un symbole. Mais d'autres changements interviennent. Et, malgré une prise de conscience, les Français n'y sont pas préparés. Piqûre de rappel.
La Tribune Infographie/BHEDOUIN

Ce vendredi marque la date de la fin de la retraite à 60 ans, instaurée par François Mitterrand après son élection, et le passage progressif à 62 ans. Les Français le savent bien, ils devront travailler plus longtemps. La retraite est d'ailleurs, selon tous les sondages, leur deuxième sujet de préoccupation, juste après le chômage. Un sondage d'Aviva publié le 27 juin montre même que seuls 43 % d'entre eux pensent que le système par répartition sera « suffisant pour assureur leur niveau de vie ». Ils commencent donc de plus en plus tôt à se constituer une épargne retraite.

Oui, mais savent-ils vraiment ce qui les attend ? Il suffit de faire le test et de demander à un cadre d'estimer le montant de sa future retraite. Peu de chances qu'il sache qu'il touchera, au mieux, 40 % de son dernier salaire, voire 20 % pour un cadre supérieur. De même, le report de l'âge légal masque deux autres mesures, certes moins symboliques, mais tout aussi importantes pour nos futures pensions.

Car l'âge auquel on a le droit de prendre sa retraite n'a plus réellement d'importance, surtout pour les cadres. C'est la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une retraite sans pénalités qui importe. Or celle-ci ne cesse d'augmenter. Elle était de 37,5 ans avant la réforme Balladur de 1993. Elle est désormais de 41 ans, et bientôt de 41,5 ans, voire plus car la durée de cotisation évoluera désormais en même temps que l'espérance de vie (lire ci-dessous).

Autre solution pour partir sans écoper de lourdes pénalités sur sa pension de retraite quels que soit le nombre de trimestres travaillés : cesser son activité à l'âge dit du taux plein, c'est-à-dire 65 ans jusqu'à présent, et bientôt 67 ans. Presque une obligation pour la plupart des professions libérales (lire ci-dessous). Cette mesure risque d'avoir plus d'impact que celle sur l'âge légal, car les Français parvenaient déjà de moins en moins à partir à 60 ans.

Quant aux salariés, ils doivent être vigilants, non seulement à l'évolution de la réglementation de la Sécurité sociale, mais aussi à celle des régimes complémentaires (Arrco pour l'ensemble des salariés, Agirc pour les cadres), qui représentent entre 45 % et 80 % de leur future pension totale. Or, les règles changent aussi, en matière de majoration pour enfant élevé par exemple (voir ci-dessous).

Avant même de mettre le premier euro de côté sur un placement financier en vue de ses vieux jours, il faut donc tenter de maximiser sa pension de retraite. D'abord, contrairement aux idées reçues, il ne faut pas travailler toute l'année pour valider 4 trimestres. Il suffit d'avoir gagné plus de 5.600 euros dans l'année, et d'avoir travaillé au moins deux mois et demi. Car les trimestres sont attribués en fonction des salaires perçus, et non selon le temps passé (bien qu'il soit bien sûr impossible de valider plus de 4 trimestres par an). Une astuce à connaître avant de décider la date d'un congé sabbatique...

Autre décision importante : le choix de racheter ou non des trimestres (voir interview). L'opération peut être intéressante financièrement, mais à condition d'avoir une bonne visibilité sur la législation qui sera en vigueur lors du départ en retraite. Pas évident, car la réforme qui entre en vigueur ce 1er juillet n'est certainement pas la dernière...

4 changements majeurs à prendre en compte :

1 - L'âge légal de départ en retraite augmente de 60 à 62 ans

2 - La durée de cotisation s'allonge au rythme de l'espérance de vie

3 - L'âge du taux plein repoussé progressivement jusqu'à 67 ans

4 - Les règles des majorations pour enfants vont évoluer

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RETRAITES. La durée de cotisation va passer à 41,5 ans




L'annonce officielle de Xavier Bertrand concerne les générations nées à partir de 1955.
Le ministre du Travail Xavier Bertrand a annoncé l'allongement pour la génération née en 1955 de la durée de cotisation à 41,5 ans. Le ministre a souligné que c'est "tout simplement l'application de la loi de 2003". (c) Afp

Le ministre du Travail Xavier Bertrand a annoncé mardi 5 juillet l'allongement, pour les générations nées à partir de 1955, de la durée de cotisation à 41,5 ans pour obtenir une retraite à taux plein.

Xavier Bertrand a ajouté sur Europe 1 qu'il "publierait" un décret en ce sens "parce que c'est logique" et "nécessaire pour préserver l'équilibre de notre système de retraite".

Le ministre a souligné que c'est "tout simplement l'application de la loi de 2003". "Nous ne faisons qu'appliquer les textes", a-t-il dit.

Cette décision intervient quelques jours après l'entrée en vigueur de la loi repoussant l'âge légal de départ à la retraite. Mercredi, le Conseil d'orientation des retraites (COR) doit rendre un "avis technique" évoquant, selon des sources concordantes, l'allongement de la durée de cotisation à 41,5 ans pour les générations nées à partir de 1955.

Vivre plus pour travailler plus

Xavier Bertrand a estimé que vivant "plus longtemps, il est logique que l'on travaille...
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Réforme des retraites : la «double peine»



Le Conseil d’orientation des retraites proposera demain un allongement supplémentaire de la durée de cotisation pour les générations nées à partir de 1955.

Attention, une réforme des retraites peut en cacher une autre. Quelques jours après la fin de la retraite à 60 ans, devenue effective le 1er juillet, un nouvel allongement de la durée de cotisation, plus rapide que prévu, se profile. Ce serait, dit-on, la conséquence «mécanique» de la précédente réforme des retraites menée par un certain François Fillon en 2003 quand il était ministre des Affaires sociales. Une perspective dénoncée par les syndicats et la gauche qui y voient une «double peine» injuste pour les salariés. Le Medef, qui y est favorable, évoque «une simple application de la loi». Décryptage d’une mesure à hauts risques qui pourrait relancer la contestation sociale dans les prochains mois.

Pourquoi la durée de cotisation pourrait-elle être allongée ?

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