12 sept. 2013

La réforme des retraites est-elle juste ?



La réforme des retraites à venir se veut équitable. Sur ce plan, les mesures envisagées restent cependant limitées.

Cet article est une actualisation suite aux annonces de Jean-Marc Ayrault du 27 août 2013, de celui de Laurent Jeanneau (Alternatives économiques n°327).
Toujours plus d'efforts à faire
Il va falloir se serrer la ceinture, mais les efforts demandés aux Français seront « justes ». C'est la promesse que ne cesse de marteler le gouvernement pour vendre sa réforme des retraites, dont les derniers arbitrages seront rendus début septembre. Il s'agit en effet de trouver 20 milliards d'euros pour financer l'ensemble des régimes d'ici à 2020, afin de redresser les comptes. Une équation forcément douloureuse.
Pour faire face à l'allongement de l'espérance de vie, le gouvernement propose d'accroître une nouvelle fois la durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Une méthode certes plus juste que la précédente réforme, qui avait choisi de faire passer de 60 à 62 ans l'âge minimal légal du départ à la retraite, puisqu'elle ne pénalise pas ceux qui ont commencé à travailler très jeune. En outre, le calendrier de l'augmentation de la durée de cotisation, programmé par la réforme de 2003, ne devrait pas être accéléré, contrairement à ce que la droite et le Medef proposent. La génération née en 1956 devra donc cotiser 41 ans et demi, et ce n'est que pour les générations suivantes que des efforts supplémentaires seraient demandés. La durée requise de cotisation pourrait ainsi être allongée jusqu'à 43 ans pour la génération née en 1973. Actuellement, les jeunes ne commencent à cotiser en moyenne qu'à 22 ans. S'ils doivent cotiser 43 ans, cela veut dire qu'ils devront attendre au moins l'âge de 65 ans pour prendre leur retraite ! Et encore, c'est un minimum. Ceux d'entre eux qui auront connu des carrières incomplètes, c'est-à-dire entrecoupées de périodes de chômage, devraient travailler encore plus longtemps, ou subiraient une forte décote et ne toucheraient qu'une pension plus faible. Pas évident…
Pour limiter ces inconvénients, le gouvernement veut mieux prendre en compte les périodes de stage et d'apprentissage dans la durée de cotisation. De telles mesures iraient dans le bon sens. Mais sans doute pas suffisamment pour compenser l'effet d'un allongement de la durée de cotisation à 43 ans.
De plus, cette hausse de la durée de cotisation ne permet de toute façon aucune économie pour boucher le trou de 20 milliards d'euros d'ici 2020. Le gouvernement cherche donc d'autres sources de financement. La piste d'une hausse des cotisations patronales, qui semblait écartée pour ne pas alourdir le coût du travail, a finalement été retenue par le gouvernement, qui promet en compensation une baisse des cotisations familles dès 2014. La hausse de la CSG – qui était privilégiée jusqu'ici en raison de son assiette large (elle est prélevée également sur les revenus du patrimoine), mais dont l'inconvénient est d'être proportionnelle, et donc de toucher également les bas salaires et les chômeurs – a finalement été abandonnée.


Pour lire la suite : http://www.alternatives-economiques.fr/la-reforme-des-retraites-est-elle-j_fr_art_633_64895.html 


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